Ca vous arrive tout le temps. Vous rendez généreusement service autour de vous, à des collègues, amis, parents, et très souvent personne ne vous remercie ou vous renvoie la politesse. Pire, il arrive qu'on vous reproche votre sollicitude.
Malaise, confusion, sentiment d'injustice, colère... Vous aidez des ingrats! Il y a bien là de quoi vous agacer, non?
Calmez-vous et posez-vous franchement la question: le Monde est-il vraiment peuplé de mauvaises gens ou avez-vous votre part de responsabilité dans ce qui vous arrive?
En réalité, peut-être jouez-vous, sans vous en rendre compte, au célèbre jeu du "Triangle dramatique" ou "Triangle de Karpman".
Ce jeu psychologique se déroule selon le scénario suivant: Un sauveur vole au secours d'une supposée victime (qui ne demande rien) pour réparer les injustices d'un supposé persécuteur. Les changements de rôles sont fréquents et rapides et bien souvent le sauveur autoproclamé se retrouve en victime, piégé ainsi dans sa propre volonté de "faire le bien" à tout prix.
Vous vous reconnaissez dans ce rôle de sauveur? Bonne nouvelle: vous pouvez facilement déjouer ce piège en vérifiant comme les voyants d'un tableau de bord et avant de proposer votre aide, les 5 points suivants, :
1) LA DEMANDE EST FORMULEE EXPLICITEMENT
La demande d'aide est exprimée clairement. Exemple: "Peux-tu m'aider à résoudre ce problème de maths?". Un vague et manipulateur: "C'est difficile, je n'y arrive pas" ne suffit pas.
2) CELUI QUI DEMANDE PARTICIPE
La personne que vous envisagez d'aider a bien essayé de s'en sortir par elle-même avant de vous solliciter. "Qu'as tu fait jusqu'à maintenant pour tenter de trouver la solution? Rien? Eh bien cherche et reviens vers moi si tu ne trouves pas".
De la même façon, assurez vous de bien travailler à deux à la résolution du problème, de ne pas tout faire tout seul.
3) C'EST DONNANT-DONNANT
Vous serez "rétribué" pour votre aide. Exemple: "Je veux bien t'aider à résoudre ce problème, mais à condition que tu fasses la vaisselle aujourd'hui". Cette condition est importante pour maintenir l'équilibre de votre relation.
4) VOUS ETES COMPETENT POUR AIDER
Vous êtes sûr de disposer de la compétence requise. Pouvoir dire: "Ce problème est trop difficile pour moi, je ne peux pas t'aider"
5) VOUS AVEZ ENVIE D'AIDER
Enfin, et c'est une évidence qu'il est quand même bon de rappeler, vérifiez que vous avez a envie d'aider la personne qui vous sollicite. C'est à dire soyez assez lucide et fort pour pouvoir affirmer avec sérénité " Oui, j'entends bien ta demande, tu as essayé de t'en sortir, mais je n'ai pas envie de t'aider, débrouille toi sans moi".
Si un seul de ces voyants est au rouge, laissez tomber, vous courrez au devant d'inconforts, de conflits, et de coups de théatre.
En revanche si tout est OK, vous pourrez apporter votre aide à bon escient, en préservant la qualité de votre relation avec celui que vous allez aider.
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