Quand un ingénieur rencontre un autre ingénieur…
Je supervise Jean-René(*), fraîchement reconverti coach professionnel après une belle carrière d’ingénieur.
Nous débriefons le coaching qu'il vient de terminer avec Patrick(*), ingénieur lui aussi, venu lui parler de ses difficultés à gérer son énorme masse de travail.
Ayant jadis rencontré et surmonté le même problème, Jean-René avait tout de suite « pigé » la situation. Il s’était donc senti d’emblée parfaitement légitime pour ce coaching.
Dépité, il me raconte le déroulement des séances : « Une suite d’échanges techniques, insipides et sans relief entre spécialistes. Long, plat et laborieux ».
Bilan de cet accompagnement: De la frustration et de la déception des deux côtés.
Diagnostic du superviseur: Jean-René a été enfermé dans un piège.
Ce piège, la plupart des coachs l’ont eu un jour ou l’autre sur leur chemin. Il est souvent tendu par un client qui préfère engager un coach connaissant bien la problématique qu’il souhaite aborder. En croyant gagner du temps, il s’évite aussi les questions dérangeantes, qui risqueraient d’ébranler ses propres certitudes.
Or, savoir et oser poser des questions décalées figure parmi les les principaux talents du coach.
En réalité, tout au long de ses accompagnements, et pour aider son client à avancer, ce coach doit faire abstraction de sa culture, de son expérience et se garder de comprendre trop vite.
Le spécialiste/coach redevient enfant de huit ans, posant des questions simples, en position basse :
Attendez, je ne comprends pas bien…
En quoi consiste votre rôle ?
Comment opérez-vous dans telle situation ?
Tel sigle, que signifie-t-il ?
Etc.
Il se rappelle en permanence que dans un coaching, tout ce qui est reconnu comme évident est «questionnable ».
Auteur : Jean-Noël BRUERE
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(*) Prénoms changés par souci de discrétion
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