Dans le monde de l’entreprise, le bouc émissaire joue un rôle central.
Il n'est pas simplement une victime, mais aussi et surtout le symptôme de processus collectifs malsains, où les responsabilités sont constamment évitées et déviées.
Il est le réceptacle de toutes les frustrations et défaillances de l’équipe.
Ainsi, au lieu de faire face à ses vraies problématiques, le groupe trouve un individu sur lequel projeter ses échecs et son stress.
Avantage immédiat : Il évite de se pencher sur ses défaillances structurelles ou sur ses procédés inefficaces.
Et ça marche, au moins en apparence
En désignant LE responsable de tout ce qui ne va pas, consciemment ou pas, on détourne l'attention des problèmes réels et des vraies responsabilités.
C’est une situation certes injuste, mais temporairement rassurante pour la majorité.
Pourtant, cette stratégie est contre-productive à long terme, elle n'encourage ni la croissance ni la résolution authentique des dysfonctionnements.
Très souvent, le schéma du bouc émissaire est couplé à la découverte d’une "solution salutaire", un phénomène où un individu ou une nouvelle méthode est idéalement perçu comme la clé de la rédemption collective.
La solution miracle, le sauveur...
Les résultats escomptés sont rarement atteints et cette figure idéale se transforme vite en punching-ball, révélant une nouvelle fois la tendance de l’équipe à éviter la responsabilité et le changement.
Répétons-le, ce mécanisme est révélateur du déficit de processus cohérents et efficaces au sein de l'organisation.
Pour des équipes bancales, attribuer un rôle de bouc émissaire est parfois plus simple que d’entreprendre une analyse critique des procédures et de mettre en oeuvre de nouvelles méthodes.
Or, les vrais leaders savent faire face aux problèmes collectifs, favorisant une culture d'amélioration continue où chacun est responsable du résultat global.
Pour en sortir : le coaching d’équipe
Concentré sur les processus plutôt que sur les individus, le coach d’équipe encourage les membres à développer une conscience collective des modes opératoires inefficaces et à s’orienter vers des changements constructifs.
Ce travail, souvent complexe et nécessitant des efforts soutenus, vise à transformer les dynamiques pour que le besoin de trouver le fameux bouc émissaire devienne obsolète.
En somme, l’identification et la suppression du besoin de cette figure projective sont essentiels pour assainir l’atmosphère de l'organisation.
Il faut du courage, tant pour les dirigeants que pour leurs collaborateurs, afin de créer des environnements de travail plus sains, axés sur la responsabilité individuelle et collective, la transparence des processus et la collaboration authentique.
De telles démarches sont non seulement vitales pour la santé d’une entreprise, mais également pour sa pérennité et son succès à long terme.
Auteur : Jean-Noël BRUERE
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